L'entrée, place principale d'Ïunaï

L'entrée d'Ïunaï, et aussi sa place principale, pleine d'Elfes de la Nuit, est le lieu de rencontre et de parole de ceux-ci. Des plus jeunes et fougueux aux plus vieux et sages argumentent les Elfes de la Nuit et plaident leur cause auprès de compatriotes qui les écoutent attentivement. C'est également ici que se font toutes les annonces et les conseils Elfes de la Nuit accessibles à tous. Ici, chacun est sur un seul même pied d'égalité. On peut trouver sur cette place chaque jour un noble Elfe de la Nuit qui s'affaire à recenser tous les aventuriers Elfes de la Nuit qui s'engagent dans le métier 'officiel'.

Après plusieurs heures de marche, je cherchais toujours un village elfe de la nuit qui accepterait de m'accueillir. Je savais que j'étais toujours sur mon territoire, je sentais les enchantements des elfes émerger des profondeurs forestières, d'ailleurs, il me semblait qu'ils se renforçaient à mesure que j'avançais. J'étais peut-être en train d'arriver dans une ville de mes pairs, je m'arrêtai là où je me trouvais, une ascension de peur venait de me bloquer les organes vitaux. Je n'étais plus sûr de moi, devais-je continuer ? Et si ce n'était pas mon peuple, je ne voulais pas mourir, non pas encore, j'étais si fragile et faible, je ne pouvais me défendre contre une horde d'adversaires. Et si c'étaient bien des elfes de la nuit, ne me rejetteraient-ils pas comme mon ancien village ? Je ne savais plus vraiment quoi faire, j'hésitais à fuir comme je l'avais déjà fait, mais d'un autre côté, la solitude m'incommodait tellement.

J'étais paralysé, je doutais de moi, je ne savais pas si j'étais à la hauteur de revoir mes semblables, leurs manières hautaines et désagréables. Je pesai le pour et le contre et je m'aperçus que je n'étais pas si mal dans ma forêt, pourquoi n'y retournerais-je pas ? Non, il ne le fallait pas, j'avais fait le choix de partir, de fuir cet isolement pour me créer un nouveau destin, j'en avais les capacités j'en étais sûr. Mes membres réussirent à briser la glace qui me maintenait statique et je me mis à avancer en direction de ce flux magique.

En quelques minutes, j'aperçus derrière les branches d'un arbre une réunion, des elfes de la nuit étaient en train de discuter entre eux. J'entendis les bribes d'une conversation, j'hésitais à avancer ou à rester derrière les feuilles, peut-être que si je m'intégrais dans la conversation, il ne m'arriverait rien, on me parlerait d'égal à égal. Mais, s'ils ne m'adressaient pas le moindre mot, je serais effondré, le passé me rattraperait et je n'aurais plus qu'à me masquer à jamais. Cependant, je ne pouvais pas savoir ce qui se passerait sans que je ne m'approchasse d'eux. Alors, je décidai d'aller à leur rencontre pour leur parler et apprendre un peu plus de choses sur ce lieu étrange :
«Excusez-moi messieurs, je voudrais avoir quelques renseignements sur le lieu où je me trouve, j'ai marché pendant plusieurs heures et je ne sais pas où je suis. Alors j'aimerais que vous me parliez de ce lieu enchanté. Comment se fait-il que tant de personnes soient rassemblées en ce lieu ? Y a-t-il des forces mystiques qui en émanent ? Je veux tout savoir !»

Un homme se lève et te répond, faisant signe aux autres qu'ils pouvaient continuer la discussion :

"Bonjour, Elfe. Nous sommes réunis, Elfes de la Nuit de Ïunaï, afin de parler des évènements récents qui touchent Gilleï Vind. Avant de te joindre à nous, j'aimerais quelques précisions."

L'Elfe te toise fixement puis te demande :

"Qui es-tu ? D'où es-tu originaire ? Ce ne sont que quelques formalités mais, comme nous en parlions à l'instant, il vaut mieux se protéger et faire très attention en ces temps troublés."

Beaucoup d'Elfes de la nuit te regardent. Certains intrigués, d'autres inquiets, tous n'étaient aucunement rassurés. Tu peux voir certains Elfes de la Nuit rejoindre de plus en plus nombeux le cercle que forment tous les Elfes de la Nuit réunis, de toutes classes et de tous métiers. Un Elfe de la Nuit en particulier t'attire et semble présider la réunion. Il a l'air noble, grave et porte des vêtements riches mais donne aussi l'impression de posséder une grande puissance intérieure. Cela te semble très ... naturel, familier.

Je vis un homme se lever et s'approcher de moi, qu'allait-il me dire ? J'hésitais toujours à retourner dans ma cachette, lieu où je serais complètement caché et où personne ne viendrait me déranger. Pourtant, je désirais connaître les nouvelles du monde, j'avais durant si longtemps été en dehors de tous les flux, je devais me renseigner sur les récents conflits. Cet elfe allait-il se moquer de moi, j'étais tellement chétif face à ces blocs de muscles et d'agilité que de nombreux habitants devaient penser que je n'appartenais pas à leur peuple. Mais, il n'en était rien, je me trompais comme à mon habitude, il se présenta brièvement à moi et me demanda d'où je venais.

Cependant, je fus intimidé par le regard hautain qu'il me jeta, peut-être qu'il désirait paraître plus important que moi devant le village, mais cela m'horripilait amplement. J'avais du mal à accepter que certains êtres appréciassent prendre des grands airs face à leurs pairs, cela était complètement incommodant. Mes mains se mirent à trembler, j'étais si anxieux, et s'ils me repoussaient, non, je ne pourrais supporter une telle humiliation devant tant d'elfes. Je décidai donc de répondre clairement à ses questions qui me semblaient sans importance :
«Je m'appelle Firen, je suis un elfe de la nuit comme tu l'as remarqué. Après que mon village fût anéanti par une armée d'orcs, je me suis réfugié, seul, dans les profondeurs de la forêt. Je te demande de ne pas juger ma lâcheté, tu ne peux comprendre pourquoi j'ai réagi ainsi... Mais, depuis un certain temps, je m'ennuie fermement dans les bois, c'est pour cela que j'ai voulu reprendre contact avec le monde.»

J'attirai sans le vouloir les regards de nombreux elfes sur moi, avais-je parlé trop fort ? J'espérais que non, je ne voulais pas déranger autant de personnes qui s'affairaient pour écouter les discours d'êtres plus sages, je ne désirais pas avoir de problèmes ni en créer. Au fil des minutes, de nombreux elfes de la nuit se dirigeaient vers la place, tous venus pour entendre parler un aristocrate imposant. Ses vêtements contrastaient énormément avec ceux des villageois, il avait l'air puissant et sa force émanait de ses traits. Une drôle d'impression s'empara de moi, il me semblait l'avoir déjà vu, tout cela était si familier, le connaîtrais-je ? Si c'était le cas, il se souviendrait de moi et me mépriserait. Néanmoins, je n'étais sûr de rien et je préférais demander quelques renseignements à l'homme qui se trouvait en face de moi :
«J'ai répondu à tes questions, à présent, à toi de répondre aux miennes. Qu'entends-tu par l'expression «temps troublés» ? Se passerait-il des événements qui dépassent les connaissances des elfes ? Et puis, qui est cet homme ? Il a l'air impressionnant, j'aimerais avoir quelques informations sur cet elfe.»

"Tu es honnête, alors je répondrai à tes questions. Nous vivons longtemps, nous avons appris à faire des traits sur le passé."

Personne ne vous regarde et l'Elfe parle presque en chuchotant :

"Des gardes meurent partout, et uniquement les gardes qui protègent les villages d'apprentissage des aventuriers de chaque race. Partout ! C'est à cause de cela que je parlais de "temps troublés" ..."

Il prend une inspiration, jeta un coup d'oeil vers l'Elfe parlant à l'assemblée, puis reprend :

"Tu voulais savoir qui il est ? C'est le recenseur des aventuriers Elfes de la Nuit. C'est un druide très puissant, mais également très agile ... Il dirige, en quelque sorte, Ïunaï. Pourquoi ces questions, Elfe ? Es-tu un aventurier, te demanda-t-il, intrigué. Es-tu attiré par lui, es-tu un apprenti druide ? Néanmoins, je te suggère d'aller lui parler, il me semble que la réunion s'est écourtée."

En effet, tous les Elfes de la Nuit qui formaient le cercle se lèvent tous en même temps et partent, chacun vaquant à ses occupations et ses pensées.

Il n'avait pas l'air de se soucier de mes erreurs passées et je le remerciais pour cela car il était rare que l'on ne m'en tînt pas compte. Il accepta donc de répondre à mes questions, cependant, il ne voulait pas que les autres elfes l'entendissent me parler de ces secrets, ainsi, il baissa la voix et me raconta que des gardes avaient été assassinés dans les villages d'apprentissage. Je me sentis tout à coup en dangers, j'avais envie de fuir cet endroit reculé qui apparemment était un de ces villages, heureusement que seuls les gardes avaient des problèmes et non les villageois. Néanmoins, cela restait inquiétant et je me refusais à rester trop longtemps en ce lieu où des meurtres avaient été produits.

Il enchaîna rapidement pour me parler de l'elfe de la nuit qui était en train de parler, il m'apprit que cet homme était un puissant druide, gardien de Ïunaï. Il devait être réellement important pour avoir ce rang, dominer toute une ville était quand même difficile à réaliser. Il désirait savoir pourquoi je m'intéressais à lui, je ne savais pas pour qu'elle raison et l'elfe me demanda si j'étais un aventurier attiré par la soif de voyager. J'étais pris de court, je ne pouvais nier qu'une partie de moi avait envie de parcourir le monde et de se battre tel un héros, cependant, ma conscience m'ordonnait d'abandonner cette idée saugrenue, que ma faiblesse serait ma perte. Je ne savais pas trop quoi lui répondre, peut-être que je devrais mentir en lui disant que je voulais partir à l'aventure, il ne pourrait, de toute façon, pas m'y envoyer de force :
«Et bien, oui je suis un apprenti druide aventurier, je recherche quelqu'un qui pourrait m'apporter une vie remplie de pièges et de défis ; il y a bien trop de temps que je tourne en rond dans ma forêt et j'en ai assez à présent. Je vais aller me présenter à lui pour en apprendre davantage sur les missions qu'il peut me proposer.»

Tous les elfes de la nuit qui s'étaient affairés récemment, se levaient pour partir, à la recherche de leurs occupations habituelles. J'hésitais à aller rendre visite à ce druide, pourtant, je venais de prendre des engagements et je ne pouvais reculer, cela exhiberait ma lâcheté légendaire. Alors, j'avançais doucement vers le centre de la place où se tenait le druide majestueux. Je craignais de paraître ridicule et je ne savais vraiment pas quoi lui dire néanmoins, je continuais ma progression jusqu'à ce que j'arrivasse près de lui :
«Bonjour, je me présente, je m'appelle Firen, j'ai vécu de nombreuses années dans la forêt entourant mon village décimé par une armée d'orcs. Cependant, je veux aujourd'hui reprendre contact avec le monde. D'ailleurs, j'ai appris par un villageois que des événements étranges se sont produits récemment chez tous les peuples. Pourriez-vous me parler de ces problèmes ?»

L'Elfe te regarde, étonné, puis te demande :

"Et, en quel honneur devrais-je répondre à cette question posée par un étranger au village qui de plus a un passé assez ... déshonorant ? Cette attitude est digne d'un ... d'un aventurier, voyez-vous. Le genre de personnes qui cherchent à glâner des informations pour un tiers, pour de l'argent, de la gloire, des missions. Et, figurez-vous ... cela ne me déplaît pas. Mais, j'imagine que vous n'êtes qu'un petit sédentaire curieux qui sort de sa tanière pour 'renouer les liens avec les autres', après la bataille ?"

Excédé par les évènements, il se retourne vers le centre de la place et de quelques paroles fait pousser de l'herbe bleue en forme d'éclair. Les Elfes de la Nuit le regardent, inquiets. Puis l'herbe disparaît.

"Je suis désolé, s'excuse-t-il. En ce moment, les évènements sont très graves et nous ne maîtrisons en rien la situation. Nos adversaires viennent à bout de nos gardes de différentes manières et sont inconnus, et le pire est qu'ils y arrivent partout dans le continent ! Nous sommes ... impuissants. C'est pourquoi toute aide est bienvenue. Que me voulez-vous réellement, Elfe ?"

La réponse de l'elfe fut des plus surprenantes, elle m'atteignit telle une flèche empoisonnée, je ne savais pas quoi dire, il connaissait mon passé, comment était-ce possible ? Il fit allusion à ma lâcheté lorsque mon peuple fut exterminé par les orcs, comment pouvait-il être au courant de cette épopée ? Je ne voyais qu'une seule solution, mais, cela était complètement improbable, il me connaissait, il devait vivre dans mon village, pourtant je ne me souvenais pas de lui. Je me rappelais à présent de cette sensation étrange que j'avais eue la première fois que je le vis, j'avais dû le croiser par le passé. Quelle horreur ! Il n'avait que quelques mots à dire pour que je quittasse ce lieu et j'espérais qu'il ne les dirait pas. Mon corps tremblait comme jamais auparavant, je n'avais pas le courage de répondre à son affront, je me sentais si faible et rabaissé ; tout ce qu'il avait dit était tellement censé et réfléchi.

Puis, il se retourna vers le centre de la place et d'un geste de la main accompagné de quelques mots bien choisis il fit apparaître des végétaux en forme d'éclair. Je n'avais nul besoin d'être un devin pour comprendre son énervement, il essayait de l'extirper de son corps à la manière des druides. Si j'avais écouté la petite voix intérieure qui me criait de fuir, je n'aurais pu entendre l'elfe proférer des excuses antipathiques. Je fis un signe de la tête pour lui montrer que je les acceptai, cependant, il n'en fit cas et continua de parler sur un ton aride pour me demander ce que je lui voulais. Je n'étais pas sûr de vouloir répondre à sa question, nonobstant, son regard me poussait à parler :
«Qui êtes-vous ? D'où connaissez-vous mon passé douloureux ? Vous avez l'air de lire en moi comme dans un livre ouvert, pourtant je ne me souviens pas vous avoir déjà vu. Puis, je vous conseille d'abandonner votre ton hautain avec moi, nous sommes du même peuple vous n'avez pas à me parler de la sorte. D'ailleurs, comme vous l'avez dit, vous avez besoin d'aide car même un aussi puissant elfe tel que vous ne réussit pas à comprendre ces crimes. Cela me paraît étrange, nous sommes le peuple le plus sage de ce monde, nous avons les moyens d'étudier tant de choses et nous n'arrivons pas à bout de ce mystère.»

L'Elfe te sourit :

"Oula ! Tout doux mon jeune Elfe ... Je t'ai présenté mes excuses, je sais que ça ne te suffit pas mais c'est tant pis pour toi ! Et quand tu seras druide, tu comprendras que tu peux aiguiser tes sens ..."

Il reprend son air sérieux puis poursuit :

"Bien ! Ne nous arrêtons pas là ! Nous pouvons aider, nous. Il nous faut absolument plus de gens dévoués. Souhaite-tu donc devenir au service des Elfes de la Nuit, afin de rendre sa resplendissante grandeur à notre peuple ?"

Je vis un large sourire se former sur les lèvres du druide avant qu'il me répondît des élucubrations, je savais qu'il se moquait de moi, néanmoins, je n'avais pas envie d'offenser fortement cet être bien plus puissant que moi. Ainsi, je me tus et l'écoutai parler, il avait pris un ton beaucoup plus posé et sérieux, ses propos devenaient de plus en plus mystérieux. Il voulait de l'aide cela se sentait dans sa voix, mais, pourquoi m'en demander à moi ? Il connaissait mon passé, il n'ignorait pas que je n'étais pas aussi dévoué qu'il le désirait...

Je réfléchis à ses paroles, devais-je accepter son offre ? Et si je n'étais pas à la hauteur de ce qu'il attendait, je serais une nouvelle fois rabaissé et humilié. Pourtant, je désirais inconsciemment partir à l'aventure à la recherche des ces criminels, et cela pourrait être un bon moyen pour me racheter, ainsi mes erreurs passées seraient effacées. Mon âme était partagée en deux, et je n'avais aucune solution pour ressouder les morceaux. Le druide me regardait dans l'attente d'une réponse, cependant, je ne voulais pas être trop immature, ni répondre trop vite. Il me fallait plus de renseignements pour pouvoir décider :
«Quels sont les enjeux ? Les risques ? Vous ne m'en voudrez pas si je suis un tantinet réticent à partir à l'aventure sans savoir réellement dans quoi je mets les pieds. Il est vrai que j'ai passé de nombreuses années dans la forêt, en communion avec la nature et que je suis un inculte sur les affaires qui régissent notre monde en ces temps troublés. Néanmoins, je refuse de me jeter dans un piège, dans lequel je pourrais perdre la vie. Évidemment je suis tenté de vous suivre dans ce beau projet qu'est de «rendre sa resplendissante grandeur à notre peuple» même si je ne vois pas en quoi il l'a perdue. C'est pourquoi, je vous demande de m'éclairer un peu sur vos idées qui me semblent obscures.»

A ces mots, la lumière du soleil s'intensifie de plus en plus.

"Tes pensées sont peut-être plus claires maintenant ?, se moqua l'Elfe. Je ne te propose rien pour l'instant hormis te mettre au service du territoire des Elfes de la Nuit. Ainsi, une fois que tu seras dévoué à ce territoire, tu auras maints avantages et pourras bénéficier de privilèges. Par contre, évidemment, il y a une autre face de ceci : tu pourras être réquisitionné n'importe quand. Le reste du temps, tu fais ce que tu veux, des missions pour autrui qui accentueront ta gloire personnel et serviront tes intérêts."

La lumière redevient comme avant.

"Ca y est, tu as compris ? Ce n'est pas une mission que je te propose, c'est un regroupement ! un rassemblement ! une alliance ! Alliance qui te donne plus de privilèges que tu ne donnes de toi-même à elle ! Si ça se trouve, tu n'auras même pas à intervenir ! Nous, nous aimons juste avoir quelques aventuriers expérimentés sous la main, prêts à intervenir, qui s'entraînent tout le temps. Ah, Elfe, je suis énervé. Vois-tu comme rapidement je suis passé de la politesse aux reproches ? Répond, vite, on m'attend ! La situation est de pire en pire au fur et à mesure que nous parlons !"

Le druide se mit à parler à voix haute sous l'effet de la colère, ou plutôt de l'impatience, il me reprochait mes questions et n'avait même pas pris la peine d'y répondre. Je fus troublé par cette attaque que je n'avais pas vu venir, j'avais l'air si inférieur face à lui, je ne savais vraiment pas quoi répliquer. De plus, les rayons du soleil se mirent à briller comme jamais auparavant, je soupçonnais l'elfe d'en être le responsable, même si j'ignorais quel type de magie il utilisait. Je fus effrayé, cependant, je continuais d'écouter les paroles du druide ; il me proposait de me mettre au service du territoire des elfes de la nuit et j'appris rapidement que cela pourrait m'apporter de nombreux privilèges.

(Je suis sûr qu'il me cache de multiples points...)

Au bout de quelques minutes, je m'aperçus qu'il prônait seulement des avantages, néanmoins, je savais qu'il y avait aussi des inconvénients assez périlleux. Je n'aimais guère que l'on me cachât des choses et j'hésitais à accepter sa proposition. Il était évident que je pourrais tirer un trait sur le passé, mais, je ne désirais pas risquer ma vie pour quelques elfes qui n'arrivaient pas à protéger des gardes. Mais d'un autre côté, j'avais quitté ma forêt pour renouer des liens avec le monde extérieur et par extension, pour partir à l'aventure. Au fil du temps, je me rendis compte que l'intensité de la lumière du soleil s'affaiblissait ce qui voulait certainement dire que l'elfe se calmait. Nonobstant, ses yeux me jetèrent des éclairs de rage que je n'avais encore jamais vu par le passé et je décidai de répondre positivement à sa demande :
«Bon, puisque vous ne me laissez pas vraiment le choix, je vais accepter de rentrer dans votre semblant de secte pour jeune étalon fragile. Cependant, je ne suis pas si idiot que j'en ai l'air, ne vous amusez pas à m'envoyer sur un champ de bataille car vous le regretteriez inéluctablement. Je suis un elfe de la nuit tout comme vous, nous sommes donc égaux ; vous ne pouvez donc pas envoyer vos sbires se faire tuer à votre place. De plus, calmez vos ardeurs, je ne pense pas que les villageois qui nous regardent apprécieraient que vous vous en preniez à un voyageur sans histoire.»

L'Elfe te regarde :

"C'est juste. Ils ne comprendraient pas. Néanmoins, il savent dans quelle posture je suis. Et ne t'inquiète pas, si quelqu'un doit aller au combat, nous irons tous ensemble. Je suis le défenseur de Ïunaï. Ne me sous-estime pas. C'est uniquement que ... j'ai peu connu d'échecs. Et celui-là est mortel. Cet échec me fait peur."

Il secoue la tête puis te dit :

"Bien, puisque tu as décidé ainsi, tu es maintenant au service des Elfes de la Nuit. Ils pourront te réquisitionner n'importe où, n'importe quand, dans une certaine limite définie que tu trouveras à Sylindreï, bien que vous, les jeunes, ne lisiez plus tellement la paperasse, et moi non plus d'ailleurs, j'en ai bien peur. Et tu as donc le droit aux privilèges des aventuriers rattachés qui sont ceux-ci : tu reçois une dague elfique basique, une armure de cuir druidique elfique et 10 pièces de bronze."

Puis il retourne à ses problèmes en chuchotant avec des gardes, te laissant seul.

L'elfe impatient se mit à me faire tout un discours sur mes nouveaux droits etdevoirs, même si cela m'intéressait peu. Puis, il se retourna vers un garde et lui parla au creux de l'oreille pour ne pas que j'entendisse ce qu'il avait à dire.

(Hé bien on voit bien que la confiance règne !)

Je me retrouvais seul au milieu des habitants de Ïunaï qui se bousculaient pour partir de cette place car l'assemblée était terminée. Je ne savais pas vraiment où aller, je me trouvais face à face avec le néant dans une ville que je ne connaissais pas du tout, une sensation étrange de solitude s'empara de moi ; or cela me paraissait tellement nouveau. Il était vrai que je n'avais jamais été vraiment seul dans ma vie, j'avais toujours eu la compagnie des arbres et du règne végétal, évidemment ils étaient présents près de moi, cependant, les elfes remplaçaient maintenant leur présence et je n'étais lié à personne.

Les rues s'ouvraient à moi telle une porte sur ma nouvelle vie que je venais d'entreprendre sans vraiment le vouloir. Je n'allais de toute manière pas rester ici comme une statue interloquée, j'avais envie de découvrir ce village et puis, il y avait bien longtemps que je n'avais pas mangé un bon repas. Ainsi, je décidai de partir à la recherche d'une petite auberge qui m'accueillerait gentillement, dans laquelle je pourrais me reposer.

(Les allées de Ïunaï)

J'arrivais sur la place où tout le monde attendait des nouvelles des dernières tensions ou assassinats ayant sévi dans la région. Je me retrouvais une fois de plus en ce lieu mystique, le premier que j'avais découvert dans ce village, là où j'étais arrivé. J'étais décidé à chercher ce puissant druide, d'ailleurs mon regard dévisagea l'assemblée de manière odieuse et grossière, toisant presque les notables de la ville. Je me permettais de mépriser ces idiots, s'il voulait des nouvelles du front, ils n'avaient qu'à s'y rendre et enquêter sur les crimes récents qui les effrayaient tant que ça. Je voulais aider mon peuple mais pas ces gens sans intérêt qui attendaient de se faire secourir au dépend de nombreuses vies, cela me faisait rougir de haine, j'abhorrais ce genre de comportement vulgaire et rebutant.

(Tous des lâches ! Je vais honorer mon nouveau statut...)

J'avançai, me frayant un passage au sein de ces incapables, je me dégouttais même de faire partie de ce peuple que je respectais tant auparavant. Depuis mon arrivée, j'avais vu ces habitants se soucier uniquement de leurs loisirs et de leurs travaux en cours. Ils ne se préoccupaient nullement des autres, de ceux qui étaient en danger et qui priaient pour que l'on leur apporta une aide non négligeable. J'aperçus l'elfe de la nuit sur un petit promontoire qui se préparait à parler, je me dirigeai vers lui avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche :
«Je suis ici pour vous aider. Je suis sûr que je pourrais être d'une grande utilité. Avez-vous une mission à me confier ? Je serais heureux de venir au secours de Ïunaï car les habitants n'ont pas l'air de vouloir bouger ne serait-ce que le petit doigt pour secourir toutes les personnes qui se font tuer chaque jour. Qu'avez-vous à me proposer ?»

L'Elfe, surpris de ton changement d'attitude si brusque après une seule nuit de sommeil et ta volonté si ardente d'être utile se tient coi quelques minutes.

Puis il engage la conversation :

"Soit. Eh bien, pour tout dire, je n'ai jamais vu de demande aussi franche !"

Il réfléchit quelques instants, puis te dit :

"Malheureusement, je ne sais que te demander ... De quoi pourrions-nous avoir besoin ?"

Quelqu'un vient lui chuchoter quelque chose à l'oreille. L'Elfe fronça les sourcils, puis te parle rapidement :

"Soit. J'ai une quête pour toi. Elle n'est ni fine, ni noble. Seulement, une femme vient d'être attaquée par des gobelins. J'aimerais que tu les tues et que me ramènes une preuve de leur mort. Une arme gobeline, un bouclier gobelin, ou leur tête si tu le supportes, peu m'importe. Va, porté par la chance et la nature !"

Et l'Elfe retourne à son petit concile de village ...

Après mon arrivée et mes paroles, je crus que j'avais amené une tornade dévastatrice au beau milieu de cette place. En effet, le druide resta bouche bée face à moi, ne savant quoi répondre à une telle demande, il devait y avoir peu de personnes qui désiraient courir à l'abattoir, cependant, j'étais un cas à part. Les années passées à me ressasser les moments perdus avec mon peuple étaient à présent révolues, et j'avais envie de laisser derrière moi tout ces instants inutiles. Ma soif d'aventure quasi insatiable se révélait au grand jour, j'étais persuadé que cela pût m'apporter une gloire non négligeable au sein de mon peuple.

(J'apprécie de ne pas être comme mes pairs, personne ne doit demander des missions aussi simplement.)

Néanmoins, lorsqu'il finit de réfléchir, l'elfe se rendit compte qu'il n'avait rien à m'offrir. La peine dut se lire sur mon visage, je n'allais pas pouvoir assouvir mes espérances, il me faudrait rester ici, dans ce village accompagné de ces personnes ignorantes. Puis, un homme se pencha à l'oreille du druide ce qui lui arracha un sourire en coin qui montrait qu'une idée venait de naître dans son esprit. Il se mit à parler rapidement, me donnant toutes les instructions nécessaires dont j'aurais besoin pour attraper les gobelins qui avaient violentés une jeune femme.

(Encore une petite nature qui s'est laissée faire par une bande de monstres ridicules.)

L'elfe se retourna et reprit sa conversation dans laquelle je l'avais dérangé. Il ne me restait plus qu'à partir dans la forêt, j'étais certains qu'ils s'y cachaient, je les trouverais facilement. J'avais bien fait de m'entraîner ce matin, j'avais senti quelque chose, une sorte d'intuition elfique qui avait parcourue mes sens. J'en avais besoin pour me battre contre ces petits malins, les gobelins étaient de vrais vicieux qui vivaient dans les recoins sombres de la forêt. On avait au moins un point commun, nous avions tous vécu dans des conditions champêtres. Toutefois, ils ne contrôlaient pas les forces druidiques alors que moi, j'en connaissais les bases, j'aurais un avantage sur eux. Je me dirigeai vers l'entrée des bois sous les regards outrés des habitants de Ïunaï qui m'avaient observés lorsque j'avais discuté avec l'elfe de la nuit.

(À la recherche des gobelins tueurs)

Je m'approchai des deux gardes qui me regardaient avancer vers eux, sans bouger, ils ne se préoccupèrent pas de moi comme si j'étais un fantôme. J'aurais cru qu'ils m'auraient empêché de passer, après on s'étonnait que des gardes se faisaient tuer. Évidemment, s'ils laissaient entrer tout le monde dans l'enceinte de la cité, il devait bien y avoir des assassins. Ce village était incroyablement étrange, ils pourraient quand même poster plus de défenseurs à l'entrée, cela éviterait des ennuis comme ceux qui s'étaient produits dans mon ancien lieu de vie...

(Bon il est où le grand druide ?)

Je cherchai l'elfe du regard, comme à son habitude il était sur la place en compagnie de ses conseillers, certainement. Je me dirigeai vers lui, un noeud dans le ventre, peut-être allait-il se moquer de moi ? Cependant, il n'avait aucune raison de le faire, et je n'avais rien à craindre de lui devant tous ces gens. Je marchai et lorsque je me trouvai devant lui, je posai les têtes à ses pieds essayant de ne pas les placer sur ses chausses. Autour de moi, les villageois m'observaient avec des yeux dégoûtés comme si j'apportais au druide un prisonnier sadaïme.
«Voilà, la mission est terminée, je vous ai ramené la preuve que je les ai bien tués. Faites-en ce que vous voulez.»

Ma voix était enrouée par je ne savais quel enchantement, peut-être une certaine peur se faisait sentir ou tout simplement ma timidité survenait en ce moment critique.

Les quelques personnes situées dans la place ouvrent grand les yeux, horrifiés. Le recenseur, quant à lui, n'est pas le moins du monde gêné par tes actes.

Il prend les deux têtes des gobelins, les pose devant lui, chacune sur une touffe d'herbe qui jaillissait de la terre, puis fait briller ses mains d'énergie de nature ...

Des racines d'arbres jaillissent de la terre et emprisonnent les deux têtes puis les enfouissent dans la terre ...

"Et voilà, soupire le recenseur, un problème de moins. Merci, Elfe de la Nuit."

Il chuchote quelque chose à l'oreille d'un des spectateurs qui lui donne discrètement quelque chose en retour puis reprend :

"Voilà deux pièces de bronze données par la famille de la jeune Elfe de la Nuit qui s'était fait agressée par ces deux gobelins, précisément. Ils te remercient. Et moi aussi."

Il achève votre discussion :

"Voilà, excuse-moi mais on m'attend, dit-il en désignant deux gardes plus loin. Au revoir !"

Le druide utilisa sa magie sur les deux têtes de gobelin les enterrant à l'aide d'un sort que je ne connaissais pas. Cela me donna envie de devenir un druide aussi doué que lui alors, je décidai de partir à la recherche d'une boutique dans laquelle je pourrais acheter quelques sorts intéressants. Je fis un sourire à mon supérieur et je m'en allai de la place sur laquelle de nombreuses personnes avaient regardé le spectacle réalisé par l'elfe.

(Au moins, il les aura distraits un moment)

Rapidement, je passai devant des elfes de la nuit ébahis par la puissance de leur protecteur, ils étaient bien idiots de croire en cet homme. Évidemment, il était puissant, cependant, ce n'était qu'un druide comme tant d'autres qui avait appris à contrôler la magie que la nature nous avait offerts. Je me devais de l'égaler car en ce village, le seul qui pouvait me battre c'était lui, bien que je doutais du bien fondé de mes paroles... En effet, d'autres elfes devaient maîtriser autant de magie sinon plus que lui, j'en étais sûr et certain.

(Il veut montrer ses dons à tout son village, il est vraiment narcissique...)

(Les allées et maisons arbres d'Ïunaï)