L'Auberge du Voleur Volé

Le recenseur, concentré, s'exclama :

"Ah, nous y voilà : le symbole reconnu dans de nombreux villages. Mes pressentiments étaient donc fondés."

Il hoche la tête :

"C'est déjà une information très importante. As-tu trouvé encore autre chose ?"

"J'ai été voir de plus près ..." dis-je en fouillant dans ma tunique.

"J'ai noté que l'arbre qui avait brûlé commençait à repousser rapidement, comme s'il avait été soigné par la magie ... Ce n'est peut-être qu'un détail mais ça me parait curieux tout de même."

Je sortis alors le papier que j'avais récupéré sur place. Puis, sautant du coq à l'âne ...

"Au pied de l'arbre, il y avait un tas de parchemins ... J'ai voulu les prendre mais ils ont pris feu. Je n'ai pu prendre que celui-ci. Mais je ne comprends un traître mot de ce qu'il y est inscrit."

Je tendis alors le parchemin face à moi pour que le recenseur puisse l'analyser.

Le recenseur te répond :

"Le détail sur l'arbre est peu important. Il veut juste dire que nos ennemis ici ont décidé de s'attaquer à nous et qu'ils ne veulent pas détruire le monde tout entier. Ils se déclarent donc colonisateurs."

Il secoue la tête de gauche à droite :

"Le souci est le parchemin. Moi non plus, je n'ai jamais vu ni entendu parler d'un tel langage. Il faudrait peut-être l'apporter à Furtïav ..."

Je n'étais pas entièrement d'accord avec la conclusion du recenseur mais je me gardai bien de le lui dire. Il était assez suffisant pour me traîter comme une malpropre alors que je lui rendais service, il le serait donc suffisamment pour prendre ses responsabilités s'il se trompe !

Alors qu'il poursuivait, avouant son incapacité à lire un tel langage, il mentionna Furtïav et mon expression se figea. Qu'avait-il l'intention de faire ? Je sentais gros comme le plus vieux des arbres du territoire qu'il songeait déjà à m'envoyer dans la capitale.

(Non ... C'est ... encore trop tôt ...)

Je restai néanmoins stoïque, telle une statue. J'attendais simplement, mes pensées complètement dirigées vers la grande cité Sadaïme où j'avais passé toute ma vie, où j'avais été heureuse ... Où le pire m'était arrivé ...

Le recenseur pensait à voix haute :

"Oui, c'est ça, il faudrait envoyer un messager à Furtïav pour le montrer aux savants ..."

Il recopie le message sur plusieurs feuilles et t'en tend deux :

"Tiens, la première est pour toi, afin qu'en tant qu'aventurière tu puisses t'y intéresser et garder ce souvenir et la deuxième est à apporter ... Mais alors voyons, il faudra prévenir beaucoup de monde ... Par où commencer ..."

Il songe un instant, puis te dit :

"C'est ça ! Tu iras donc à Sylindreï, capitale des Elfes de la Nuit, porter ce message. Certes, nous n'aimons pas ces Elfes de la Nuit, mais je pense que tes manières de politesse conviendront tout à fait, et le fait que tu sois une aventurière te rendra plus neutre à leurs yeux. Par la même occasion, nous pourrions également voir s'ils n'ont pas un aventurier débutant qui vient d'être recensé, cela pourrait faire matière de pacte et vous pourriez, quant à vous, vaquer à vos occupations ensemble ..."

Tout en réfléchissant, il commente ses pensées :

"Oui, c'est ça, ce plan convient. Es-tu d'accord pour aller à Sylindreï délivrer le message codé et peut-être servir de pacte avec les Elfes de la Nuit en formant un groupe avec un Elfe de la Nuit ? Diplomatiquement cela nous serait très utile, et à part ce voleur qui vient d'arriver au village il n'y a aucun Sadaïme qui pourrait faire équipe avec toi. Et puis, dans ces situations, nous devons nous unir."

(Il plaisante ...)

Mes souvenirs disparurent aussitôt qu'il suggéra que j'aille chez les Elfes de la Nuit ...

(Mais non ! Il ne plaisante pas !!)

Je gardai le silence quelques instants, ne revenant toujours pas de ce qu'il me demandait de faire. Sans aucun doute, il avait trouvé là un moyen de se venger de moi, à cause de ce qui s'était dit quelques minutes plus tôt ! Faire équipe avec un Elfe de la Nuit ! Et pourquoi pas un Réprouvé pendant qu'il y était !

"Je pense que je pourrais comprendre l'utilité d'un tel ... 'pacte' ... mais, n'est-ce pas un peu suicidaire de m'envoyer si loin alors que je n'ai jamais quitté le territoire ? Je n'ai pas beaucoup de capacités et tu le sais très bien ! Qui sait quels dangers je vais devoir traverser !"

Je pensais alors à tous ces territoires étrangers qu'il me faudrait traverser, toutes ces races dangereuses ... Mais le pire était ma destination ! Je n'étais pas aussi confiante que le recenseur sur l'accueil qu'on me réserverait là-bas ...

(Ils vont me tuer sans sommation ... Ils étaient déjà à la limite de le faire ici ! Alors chez les Elfes de la Nuit ...)

Voulait-il ma mort ? Sans doute, oui ... Et je lui avais trouvé une bonne excuse en lui présentant ce maudit parchemin.

Dans un état second, je pris les copies des mains du recenseur.

Le recenseur essaye de te rassurer :

"Ils n'oseront pas te toucher ; cela entraînerait une guerre qui serait bien trop dangereuse pour eux, qui ont de nombreux ennemis. Cela provoquerait tous leurs ennemis ..."

Le recenseur déclare :

"Bien ! Si tu acceptes, je dois trouver un moyen que tu arrives là-bas sans encombre. A mon avis, il te faudra traverser le désert car le bateau prendrait trop de temps, c'est un trop gros détour."

Il réfléchit, puis te dit :

"Bon, je reviendrai te voir demain matin à l'auberge. D'ici là, peut-être aurai-je trouvé d'autres personnes effectuant le même voyage ou du moins une partie ..."

Le Sadaïme tentait alors de lever mes craintes ... Mais je n'en pensais pas moins et ris nerveusement dans mes pensées.

(Comme si ma mort pouvait déclencher une guerre ! Je n'étais rien pour les Sadaïmes ... Je n'étais connue que de deux personnes qui probablement me croient morte actuellement. Qui s'inquiéterait de ma disparition ? Personne ... Une guerre ? Non ... Il n'y en aura pas ! Je crèverai comme un vulgaire rat, ignorée de tous ...)

Je préférai ne rien répondre. J'avais peur de trop en dire sur ce que j'en pensais de toute cette affaire ... Je me contentai alors de me lever sans un mot, abandonnant le bouclier sur la table. Je repris alors mon sac pour gagner la salle commune.

Le recenseur disparaît derrière la porte de l'auberge, te laissant parmi les 'restes' de la foule de Sadaïmes à l'auberge épuisée.

Après cette entrevue pour le moins désagréable, j'allai m'asseoir à une table et fis un signe discret à l'aubergiste pour qu'il m'apporte de quoi me restaurer. Je préférais économiser mes vivres car il semblait que je devrais reprendre la route dès le lendemain ! Je grignotai donc un peu du plat qu'Harügon me servit, ne voulant pas trop me charger l'estomac pour dormir le mieux possible : je n'aurai pas beaucoup d'heure de sommeil pour me remettre de ma mission autour du marais.

Après m'être acquittée des 12 pièces de cuivre pour la chambre, je montai donc me reposer sans perdre de temps. Je sentais que le lendemain risquait d'être une journée difficile et bien que j'ignorais encore ce qu'il me réservait, il me fallait me lever de bonne heure. Néanmoins, je pris le temps de prendre un bain avant d'aller dormir. Je me sentais crasseuse après les marais et surtout le combat contre les gobelins.

Je m'étendis ensuite sur le même lit que j'avais occupé la veille. Les draps n'avaient pas été changés mais je m'en fichais. Seule ma prochaine mission trouvait un chemin vers mes pensées. Sylindreï ... Comment aurais-je pu deviner que mes pas me conduiraient jusqu'à l'un de ces lieux que je craignais le plus au monde ? Je ne pouvais toujours pas me faire à l'idée.

Et de toute la nuit, les sombres présages qui planaient sur mon existence monstrueuse ne me quittèrent pas. Combien de fois je me suis retournée dans mon lit ? Ce matin, au réveil, mes draps étaient trempés de sueur. Je ne me sentais pas bien du tout. Je n'avais dormi que par courts épisodes de quelques minutes, me réveillant aussitôt en proie à des cauchemars où des Elfes de la Nuit souriaient face à moi, me torturant avec plaisir, riant de mes souffrances sans jamais mettre fin à mes jours ...

A l'aube, je n'en pouvais plus de rester ainsi. Autant me lever plutôt que de rester là à ressasser maintes et maintes fois mes angoisses. Oui, j'avais peur ... Il voulait ma mort ? Soit ! Mais s'il croyait que j'allais baisser les bras sous prétexte que la mission était purement suicidaire, il se trompait lourdement ! Je n'avais pas survécu jusqu'à aujourd'hui pour abandonner si facilement et me montrer lâche ...

Nerveusement, je fis ma toilette avec des gestes maladroits, puis, tenant à peine sur mes jambes flageolantes par la fatigue physique, je me résolus à m'asseoir à même le plancher de bois. Je tentai alors de me concentrer sur l'essence végétale qui coulait dans mes veines. La forêt m'aiderait, comme elle m'avait toujours aidé jusque là ...

Je m'efforçai alors de penser à autre chose, de fixer mon attention sur les dons dont la Nature m'avait pourvu. Pour la première fois, hier, j'avais pu voir la véritable utilité de la force de la terre : elle m'avait bien rendu service lors de mon combat contre ces deux gobelins ...

Après ces quelques minutes où j'entrais en communion avec mes ancêtres, je me sentais un peu plus sereine et mes forces parurent augmenter un peu. Je me relevai alors et terminai vivement de me préparer. Je descendis alors à la salle commune tandis que le soleil commençait à illuminer l'intérieur de la bâtisse.

Il n'y avait personne en cette heure matinale, hormis Harügon, derrière son comptoir. Sans que j'ai besoin de faire le moindre signe, il m'apporta une coupe de fruits frais et me servit un grand verre de thé fumant et embaumant. Tandis que je buvais le liquide brûlant en silence, l'aubergiste réapparut devant moi, posant le bouclier gobelin devant moi, sur la table.

"Je suppose que c'est à vous ... Vous avez été les seuls à rentrer dans la pièce d'à côté.
- Je n'en veux pas ...
- Je comprends mais ... Vous devriez tout de même lui trouver une utilité ! Dans votre situation de jeune aventurière, vous aurez toujours besoin d'argent. Vous pourriez toujours le revendre ..."

Je regardai le bouclier du coin de l'oeil en silence.

(Je doute qu'un tel bouclier me rapporte grand chose ...)

Mais quelques piécettes pourraient peut-être faire la différence un jour, bien que je doutais de vivre assez longtemps pour le constater. En signe d'accord silencieux, d'une main, je tirai le bouclier vers moi et le déposai à terre, près de mon sac et continuai à petit déjeûner. Harügon retourna astiquer quelques verres ...

((( HRP : je me suis permise de faire parler l'aubergiste puisque ce n'était que des dialogues sans grande importance - Si ça ne convient pas, dis-le moi et j'éditerai )))

Soudain, le recenseur entre dans la salle commune.

Après avoir jeté des regards sur toute la salle, il s'approche de toi et te chuchote :

"Viens, nous allons à la même salle qu'hier. L'aubergiste nous amènera à manger si tu le souhaites."

Puis il se dirige vers la salle en question.

Alors que je croquais dans un dernier quartier de pomme, la porte s'ouvrit, laissant entrer un grand flot de lumière teintée de vert par le filtrage omniprésent des feuilles des arbres. Un Sadaïme était là à détailler la salle commune : le recenseur. Lorsqu'il me trouva enfin, il s'approcha et m'invita à le suivre dans la pièce de la veille.

Sans un mot, j'abandonnai la table et les reliefs de mon repas et saisis mon sac et le bouclier que je rangeai rapidement à l'intérieur. Je le suivis alors en silence ...

Une fois installés dans la pièce, le recenseur sort une carte qu'il te montre :

"Voilà la carte de ce que nous connaissons de Gilleï Vind. Pour donc aller à Sylindreï, je te suggère l'itinéraire suivant : de Rûni tu iras seule à Racheï. Ensuite, en longeant Le Maudit, tu iras à Res'Mudia, ville corak. Tu peux essayer à chaque portion de trajet de trouver une caravane ou je ne sais quoi pour t'accompagner. Ensuite, de Res'Mudia il te faudra aller en Nar'Kap. Tu pourras aller à Lor'Stra si l'envie t'en prend, et que tu veux voir ce bastion imposant. Ensuite, il te faut à nouveau traverser le désert pour aller à Mino'Tr, village corak. Après, il faut que tu rejoignes Cou'dar, près d'un affluent du Donneur de Vie, afin de pouvoir suivre l'affluent. En longeant celui-ci, rends toi à Ran'Sork, puis à Url'Atar. A partir de Ran'Sork le chemin est facile : tu suis le Donneur de Vie jusqu'à Ãasari. Ensuite, traverse la forêt elfique pour aller à Siom, puis va à Sylindreï. Après tu devras peut-être aller à Ïunaï pour rejoindre un éventuel aventurier elfe de la nuit, ou alors il te rejoindra à Sylindreï."

Après toutes ces explications, il conclut :

"Cela te prendra bien quelques semaines. Il te faudra te préparer, mais à mon avis c'est ainsi que tu pourras te forger une grande expérience. As-tu bien tout compris ?"

Assis sur nos chaises respectives, nous suivions des yeux l'itinéraire sur la carte. Le voyage sera long mais au moins, le trajet passait régulièrement par une ville où je pourrai me procurer de quoi me nourrir sans perdre de temps à chasser.

"Oui, j'ai compris ... Mais qu'est-ce que tu entends par 'me préparer' ? Je n'ai jamais voyagé, en tout cas, sur de si longues distances ..."

Le recenseur te regarde droit dans les yeux :

"Psychologiquement. Tu devras te préparer psychologiquement. Tu vas sortir pour la première fois du territoire sadaïme, passer par trois autres territoires et probablement faire des rencontres qui te donneront une vision de la vie encore plus dure que tu ne l'as vue auparavant, malgré tous tes antécédents malheureux."

Il reprend :

"Evidemment, il faudra aussi préparer du matériel, mais tu as assez d'escales sur ta route pour pouvoir voyager plutôt léger."

Enfin, il dit :

"C'est bon ? Je suis désolé, mais je dois retourner à mon poste le plus vite possible. Je suis assez brusque, mais j'en suis obligé."

Je fixai le Sadaïme tandis qu'il me donnait quelques informations peu rassurantes ... Qu'allais-je découvrir sur ces territoires inconnus ? Déjà que je n'avais pas du tout envie de faire ce voyage, le recenseur me sapait le moral de plus en plus ...

"Une dernière chose ... Ne serait-il pas opportun de me fournir une sorte de sauf-conduit à l'intention de ces Elfes ? S'il me capture ..." - et je n'avais aucun doute à ce sujet, à moins que j'ai d'autres ennuis 'définitifs' auparavant - "... Cela pourrait être un gage des raisons me conduisant sur leur territoire, si tu vois ce que je veux dire ..."

Le recenseur te répond :

"D'accord, je vais m'occuper de ça tout de suite si cela peut t'aider, mais cela me semble complètement inutile ..."

Il rédige un court texte expliquant ta présence chez les Elfes la Nuit plein de menaces sous-entendues si il venait à t'arriver quelque chose par leur faute.

"Voilà, dit-il en te tendant le papier. Voilà ton sauf-conduit."

Je pris quelques instants pour lire le contenu du sauf-conduit et opinai de la tête en silence. Bien que cela ne pouvait garantir à coup sûr ma survie, ce bout de papier pouvait y contribuer ...

"Merci ... Je partirai probablement plus tard dans la journée. J'ai encore des choses à faire avant de partir. Pourrais-je garder cette carte ou m'en procurer une semblable quelque part ? Le voyage sera long et ces territoires totalement inconnus pour moi. Possèder une telle carte me permettrait de ne pas me perdre et d'aller au plus vite à Sylindreï ..."

Le recenseur opine et te tend une carte :

"Tiens, en voilà une de la région de Gilleï Vind actuelle ... Effectivement, cela te sera utile ..."

Il te dit :

"Bien ! Je retourne à mes devoirs. Eh bien, bon voyage, Ghanima ... Puisse-tu en revenir ! Car je pressens ton angoisse ..."

Et il sort de la pièce. Tu entends la porte de l'auberge claquer, sûrement après sa sortie.

Le recenseur me laissa là et quitta l'auberge. Toujours devant la table, j'observais la carte durant de longues minutes, essayant d'imaginer ce dont j'aurais besoin.

(Donc ... Première étape ... Kacheï. Je devrais avoir assez de vivres pour aller jusque là. De plus, si je suis le fleuve, je pourrai me réapprovisionner en eau sans problème ...)

J'entendis alors la porte s'ouvrir et l'aubergiste passa la tête prudemment, sans doute de peur de déranger.

"Vous ... avez besoin de quelque chose ?"

Je levai la tête vers lui et le vis entrer tout à fait dans la pièce. Tout en réfléchissant, je repliai la carte de Gilleï Vind et fixai à nouveau Harügon, réfléchissant quelques instants.

"Je vais partir en voyage ... pendant un bon bout de temps.
- Ah ! Déjà une mission de grande envergure ! dit-il avec un sourire.
- Humm ... Si l'on veut. Le problème c'est que chaque étape succède à un long temps de trajet dans des milieux désolés et dangereux. Quand je pense que j'ai été attaquée à peine à la sortie de la forêt ...
- Et vous vous en sortirez, j'en suis sûr ! tenta-t-il de me rassurer.
- Et si je suis blessée gravement ? Loin de tout, je ne pourrai être soignée ...
- Il me semble que vous êtes une sorcière, n'est-ce pas ?
- Je ne me qualifierais pas ainsi mais oui, on peut dire ça.
- Beh j'ai vu de nombreux sorciers maîtriser des sorts de guérison. Je suppose que vous avez probablement les capacités pour les apprendre ...
- Peut-être sauf que je ne saurais pas par où commencer ... Et le seul sorcier que je connais habite à des lieues d'ici ..."

(... Et je ne me sens pas capable de le revoir actuellement ! Je doute même d'en être capable un jour ...)

"Ah mais ça, ce n'est pas un problème, hein ! Rûni est peut-être un village mais on y trouve tout ce dont on a besoin ! Vous pourriez aller voir Daïme Sunsaï !
- Qui est-ce ?
- C'est un sorcier fort de nombreuses années d'expérience ! Il a longtemps été aux services du territoire mais à présent, il reste ici, à Rûni, et enseigne les jeunes sorciers. Les soins sont d'ailleurs sa spécialité ... Il est réputé pour ça !
- Vraiment ?! Peut-être qu'effectivement je devrais y faire un tour, au moins pour me renseigner.
- Oui, oui. En plus, vous le trouverez facilement puisqu'il officie tout près de l'auberge ! Il suffit de prendre sur votre gauche et de continuer jusqu'à la sortie du village. Un peu au-delà, vous verrez ce que nous appelons ici le Puits de la Magie de la Nature. Il sera là ...
- Très bien. Je vais y aller de suite ..."

Je rangeai alors la carte dans mon sac et m'équipai, m'apprêtant à partir aussitôt. Alors que je passais la porte, l'aubergiste m'interpela une dernière fois et je me retournai pour voir ce qu'il me voulait.

"Au fait ... Si vous ne le voyez pas de suite, patientez. Daïme Sunsaï est du genre 'ermite' si vous voyez ce que je veux dire. Il a vu trop de choses durant sa jeunesse ..."

J'opinai du chef en silence et rabattis ma capuche sur la tête. Je sortis alors de l'auberge ...

[ suite ]

Je poussai la lourde porte de mon épaule non meurtrie et entrai dans la taverne. Je me dirigeai directement vers l'escalier, lançant des regards noirs au attablés qui me dévisageai avec aversion... Je lâchais un mot d'excuse au tavernier pour avoir trempé son sol et je lui cria du haut des escaliers que je payerai au matin.
Je m'affalai sur mon lit pour me réveiller au petit matin, en pleine forme, mais avec, il faut bien le reconnaitre, quelques courbatures qui me faisaient souffrir...

Après cette bonne nuit de repos, je m'élançais de mon lit et après avoir mis de l'ordre dans mes vêtements, je descendais le raide escalier et entrais dans la grande salle.Il y régnait un froid glacial et le seul bruit qui me parvenais aux oreilles fut les piaillements d'une pie dans la plaine voisine. Tout ressentait la fraicheur et la tranquillité. Il devait être encore tôt et personne n'était encore debout.Passant derrière le comptoir;, je m'emparais d'une bouteille de vin et d'une miche de pain, ainsi que d'autres victuailles tel un morceau de viande séché ou une grappe de raisin a moitié manger sur une table. Ayant ainsi déjeuné et fait mes premières provisions, je décidais de me rendre à la gourde du Sadaïme pour compléter ces provisions frugales....